Terreur by Denis Labbé

Terreur by Denis Labbé

Auteur:Denis Labbé [Labbé, Denis]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Rebelle Editions
Publié: 2018-10-08T22:00:00+00:00


Treizième station

Rentrée des classes

Il est bon d’apprendre à être sage à l’école de la douleur.

Eschyle

Les Euménides

Lorsque nous prîmes le chemin de l’école, il se faisait déjà tard. Nous avions perdu du temps durant les interrogatoires et la préparation de notre expédition. Inès, notre prisonnière, nous avait dressé un plan sommaire des lieux. Depuis qu’elle avait commencé à se répandre, elle n’avait cessé de parler. L’homme qu’elle défendait était son frère. Il avait été infecté après avoir bu de l’eau contaminée. Sa transformation s’était opérée de manière étrange, selon elle. Il avait été pris d’une forte fièvre, avant de tomber dans le coma. Lorsqu’il avait repris conscience trois jours après, il s’était jeté sur une aide-soignante, l’avait méchamment mordue au bras pour lui arracher une énorme bouchée de chair qu’il avait avalée en grognant.

L’intervention de médecins et d’infirmiers avait multiplié les blessés. Après un combat d’un bon quart d’heure et plusieurs doses de tranquillisants, il avait enfin été maîtrisé et placé en observation. Les analyses avaient révélé qu’il n’était pas devenu un zombie, ce qui avait soulagé tout le monde. Son cœur battait normalement, il se déplaçait sans difficultés et avait une température corporelle légèrement supérieure à trente-huit degrés, ce qui n’était pas très inquiétant. Ses réactions avaient alors été mises sur le compte d’une folie passagère due à sa sortie de coma. La suite des événements avait prouvé que ce n’était pas le cas. Dès le lendemain, les agressions cannibales s’étaient multipliées dans la ville. Un agent pathogène s’était retrouvé dans de l’eau ou de la nourriture. Les personnes blessées par son frère étaient, elles aussi, rapidement passées de l’autre côté. Tout cela avait conduit les autorités à demander des analyses sanguines complémentaires et plus poussées qui avaient montré la présence d’une forme mutante du virus de la Grande-Mort. Selon des hypothèses qui n’avaient pas pu être vérifiées à cause de l’invasion, il avait dû se modifier au contact d’une forme d’herpès contracté par le patient zéro de cette nouvelle maladie. Comme Inès travaillait à ce moment-là pour le laboratoire de l’hôpital, elle avait eu directement accès à ces résultats.

Par la suite, elle avait tout tenté pour sauver son frère, mais rien n’y avait fait. En dépit d’antibiotiques prescrits par un professeur venu spécialement de Paris et d’un protocole expérimental musclé, son état ne s’était pas amélioré. Au contraire, il n’avait cessé de se détériorer. Comme il ne voulait rien avaler, pas même de la viande, il avait rapidement maigri, jusqu’à mettre sa vie en danger. L’attaque du centre hospitalier par des cannibales, puis par une petite horde lui avait permis de s’échapper. Pour une raison inconnue, il était resté attaché à sa sœur vers laquelle il était retourné. Comme cette étrange espèce de pseudo-zombies ne possédait pas le même sixième sens pour détecter les vivants, ou que le virus ne présentait pas la même avidité, elle avait été acceptée dans le groupe. Elle avait donc vécu de l’intérieur la mise à sac de la ville et les attaques des convois de réfugiés ayant quitté l’autoroute sans rien pouvoir empêcher.



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